Les gens heureux lisent et boivent du café : d'Agnès Martin-Lugand

Le premier roman de cette auteure, qui s'est beaucoup vendu… et c'est aussi le premier que je lis, enfin !
DE QUOI S'AGIT-IL ?
"Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son coeur, qui continue de battre.
Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l'existence.
C'est peut-être en foulant la terre d'Irlande, où elle s'exile, qu'elle apercevra la lumière au bout du tunnel."
MON AVIS :
Je voudrais dire que j'ai adoré, que ce livre est une belle découverte, mais… je fais partie des lecteurs déçus.
Alors, pourquoi ?
Tout d'abord, je m'attendais à une histoire empreinte de finesse, tant dans le style que dans son déroulement. Or, il n'en est rien, et le personnage principal de Diane ne parvient pas à me toucher, malgré, ou peut-être justement, à cause de l'étalage de son chagrin…
D'autre part, son ami homosexuel me semble relever d'une jolie caricature ; même chose pour ses parents, qui semblent n'éprouver aucun sentiment.
Enfin, le départ en Irlande où Diane rencontre un Edward désagréable sans raison valable, pour ne pas dire misogyne, fait penser à ces romans pour jeunes filles, très superficiels, et dont on devine immédiatement la fin : ils tomberont éperdument amoureux l'un de l'autre, et Diane reprendra goût à la vie… Et c'est à ce stade, soit au milieu du roman (car je ne l'ai pas encore fini, on le comprendra… ), que j'ai envie de hurler : "stop !!" Il n'est pas possible qu'on nous serve une sauce pareille en faisant passer cela pour de la littérature.
PARLONS DU STYLE :
Les personnages sont creux et stéréotypés, l'histoire est vide, le style est plat, au mieux, quand il n'est pas vulgaire, je cite en piochant au hasard : p. 86 : "Baisser ta musique de merde !" ; p. 109 : "Il se bat quand on l'emmerde" ; p. 100 : "Quel con, ce mec !" ; p. 111 : "Oh, putain ! Quelle conversation !" ; etc...
Si encore il y avait un peu d'humour, quelque chose de moins creux, mais non. Juste une histoire plate qui a su séduire un lectorat que l'auteure, d'abord auto-éditée, a conquis… avant qu'une grosse maison d'édition n'arrive, flairant le bon potentiel commercial de ce roman bon marché.
Tout est dit, et si je n'ai rien contre l'auteure (c'est très bien, si elle trouve son public, après tout… ) mais vraiment, je ne peux pas adhérer à ce type de "littérature" où on plonge dans la caricature, et au passage, dans un cendrier géant - on ne sait pourquoi Diane fume autant… elle fume et passe ses journées à ne rien faire, à brasser du vide... Sa seule occupation à part fumer une cigarette derrière l'autre, et parfois vomir : s'intéresser à son désagréable voisin...