SILENCE ET PATTE DE VELOURS… (poème engagé)

 

Quand elle s'approchait,

Silence et patte de velours,

Combien étions-nous à compter ses pas ?

 

Ses pas déjà lourds sur les sentiers

D'égarés...

 

Combien étions-nous,

Si peu, trop peu,

Cachés derrière les écrans bleus...

 

Occupés.

 

L'esprit aujourd'hui assiégé

Résiste et veut encore,

Les yeux fermés

 

Ne voir que silence et patte de velours

Sur les chemins de ronces

 

Se penchent, pourtant,

Visages inquiets...

 

Au moins quelques-uns.

 

Bouches qui s'ouvrent

Et crient et meurent d'envie,

 

Et meurent de vie.

 

Bouches qui s'ouvrent

Au péril des vies,

 

Le jour, la nuit...

 

Car déjà, nous manquons de repos

A moins de fermer nos yeux

Encore une fois

 

Se rendre aveugles et sourds...

 

J'entends un cri

Dans le silence :

 

Qui a dit

Le mot interdit ?

 

Ouvrez en grand

L'œil et l'oreille,

 

Car elle s'approche...

 

Vous la voyez désormais

Telle une chatte ne craignant plus d'approcher,

 

Silence et patte de velours,

 

Vous la voyez désormais,

Toutes griffes dehors...

 

Vous voyez le visage

Qui dicte,

 

Le visage qui

Autrefois déjà

 

Dicta.

 

Le visage qui tue

Parfois

Tua, tuera...

 

Ne vous endormez pas,

Elle avance à grands pas

 

Non plus déguisée,

Car elle est déjà là.

Copyright Solange Schneider-Zalma

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