En ce moment, je prends mon vélo pour tout et n'importe quoi, histoire de refaire du sport : car hé oui, les salles de sport sont fermées, et même les cours plus "privés"... 

Bref, je décide d'aller faire quelques courses un peu plus loin que d'habitude, en vélo, donc... 

Arrivée sur le parking, je "gare" mon vélo et sors un mouchoir en papier car avec le masque, tout coule... et je m'apprête donc à baisser mon masque pour me moucher. Juste à ce moment-là passe à vitesse lente, une voiture de police, et je me dis : "Ouf, heureusement que je n'ai pas encore baissé mon masque pour me moucher ! J'aurais été bonne pour les 135 euros d'amende, car pas sûr du tout qu'ils auraient cru que je voulais me moucher, même avec mon paquet de mouchoirs dans la main..."

Et je me suis sentie à la fois : vaguement coupable et vaguement soulagée. JUSTE PARCE QUE J'ALLAIS ME MOUCHER ET QUE POUR CELA, JE RISQUAIS 135 EUROS D'AMENDE... 

 

UN PEU PLUS TARD, mes courses sont enfin finies.

Et soudain, PANIQUE : 17h 47, je suis toujours à la caisse, en mode file d'attente, et en plus, je retourne en vitesse dans les rayons parce que j'ai oublié un truc, et je me sens COUPABLE : oui, mais de quoi ? 

COUPABLE DE QUOI ? 

Le vigile vient vers moi, me demande de me dépêcher et les gens accélèrent la cadence. Comme si le virus allait soudain sortir d'on ne sait où à 18 HEURES. Oui, tout pile. Pas une minute avant, ni une après... 

ET LE PLUS FOU, C'EST CELA : voir PHOTO CI-DESSOUS : 

Au rayon où on se sert soi-même du pain... sachant que par contre, là où il n'est pas en libre-service, la personne a, tout à l'heure, pris tranquillement la baguette à mains nues, sans aucun problème... me l'a coupée et emballée, toujours à mains nues... 

MAIS de toute façon, ON CONSTATE L'ABSURDITE : les baguettes sont à la portée de tous, sans protection. Elles sont surtout (la photo ne le montre pas trop) à portée des enfants qui ne sont pas obligés de mettre le masque. C'est juste à leur taille, c'est l'idéal pour que le pain chope tous les postillons de nos petits anges....

TANDIS QUE LE PANNEAU INDIQUE : "Pensez à prendre votre baguette par le sachet sans toucher le pain". 

Je n'ai eu qu'une envie : prendre un énorme marqueur et ajouter : "VOUS VOUS FICHEZ DE NOUS ?"

Enfin bon... tout ceci achevé, mes courses payées, bien sûr, il est 18h 15 au moins, quand je me retrouve à pédaler, le masque dégringolant à moitié, la nuit tombant... et le pire : ME SENTANT COUPABLE. MAIS COUPABLE DE QUOI, AU JUSTE ???!!!

Coupable, comme cet été, quand je me suis demandé SI J'AVAIS LE DROIT DE MANGER LA GLACE QUE JE VENAIS D'ACHETER !? Oui, est-ce que j'en avais le droit ou pas ? Les terrasses étaient ouvertes, le glacier aussi, mais avais-je le droit de manger en marchant ? Pas sûr... 

DE SAVOIR QU'ON EN EST LA, à ce stade de DICTATURE SANITAIRE, depuis presque UN AN, ça fait PEUR !!!

JE NE SUIS NI "COMPLOTISTE", ni folle, ni quelqu'un qui met la vie des autres en danger (et d'ailleurs, j'ai eu peu de choses à modifier au début de la pandémie : j'avais déjà l'habitude du lavage de mains fréquent, de passer le gel hydroalcoolique que je trimballais d'ailleurs dans mon sac et dans mes poches, c'est dire... )

MAIS L'INCOHERENCE ABSOLUE de tout cela est à frémir d'horreur : on est dans un mauvais film, où on se sent coupable de vouloir se moucher, de manger une glace à l'extérieur même si les terrasses des cafés sont toutes ouvertes...  On se sent coupable de se trouver à la caisse d'un magasin alors qu'il est 17h 47... 

Hé bien, je vous le dis : je crois surtout qu'on devrait se sentir coupable de se sentir coupable. 

Au début, les gens étaient respectueux de la sécurité des autres, presque tout le monde respectait le confinement tant qu'il semblait servir à quelque chose et avoir un sens.

Cela fait longtemps qu'il n'y a plus aucun sens à tout cela, aucun efficacité si ce n'est celle qui consiste à faire du salarié moyen, du père ou de la mère de famille, de l'enfant, de la personne âgée qu'on n'a d'ailleurs pas su protéger il y a un an, dans les structures de l'Etat -oh, il n'y avait "pas assez de masques" et d'ailleurs, on nous disait que "le masque était inutile". Bref, à faire de nous des petits robots qui acceptent, comme dans une secte, chaque jour un peu plus de choses qui attaquent EN VAIN nos libertés. 

Nous le savons, mais n'avons presque plus la force de lutter. 

LE MONDE DE DEMAIN, celui qu'on nous demandait d'imaginer, c'est déjà aujourd'hui : c'est un monde effrayant, c'est celui de LA DICTATURE SANITAIRE SANS FIN... 

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